Il y a près de soixante ans, le président américain Harry S. Truman proposait de mettre «·l’avance scientifique et le progrès industriel des Etats-Unis au service de l’amélioration et de la croissance des régions sous-développées » inaugurant ainsi l’ère du développement. Emportant une adhésion presque unanime, ce concept a été pendant des décennies présenté comme une panacée, le remède capable d’apporter le bien-être pour tous au Sud comme au Nord, de mettre un terme à la maladie, à la misère et à la faim. Les inégalités n’ayant cessé de se creuser depuis un demi-siècle dans un monde pourtant de plus en plus riche, cette croyance a perdu de sa force mobilisatrice. Faut-il pour autant faire table rase de ce credo et sortir du développement s’interrogent Gilbert Rist et Christian Comeliau professeurs honoraires à l’Institut universitaire d’études du développement (IUED) à Genève·?